What’s cooking? – Rencontre avec Agathe Hernandez

Elle fait partie de celles et ceux qui ont eu un déclic pendant le confinement. Un coup de foudre pour Marseille et Agathe Hernandez quittait Paris, direction le soleil et l’art de vivre en Provence qu’elle affectionne depuis son enfance. Rédactrice régulière pour le Fooding, chineuse de belles vaisselles pour 3615 Buffet et créatrice de contenu super cool pour les marques et les médias avec lesquels elle travaille, Agathe proclame haut et fort son amour pour la cuisine, pour Marseille et tout ce qui va avec – les grandes tablées, les recettes de grand-mères, les bons produits… Jeter un oeil sur son Instagram, c’est assurer son quota de bonne humeur pour la semaine. On y découvre ses belles rencontres, ses recettes, ses derniers (et nombreux) projets qui ont toujours un lien étroit avec la cuisine.

Celle qui a fait de sa plume spontanée et de ses photos qui claquent une signature nous fait le plaisir de répondre à nos questions. Rencontre avec Agathe Hernandez ! 

– Qu’est-ce qui t’a amené à Marseille ?

Je suis Parisienne mais j’ai de la famille dans les Alpes de Haute-Provence. Tous les étés, depuis que je suis née, je vais dans le Sud à côté de Manosque. Je suis tombée amoureuse de Marseille, il y a deux ans, pour le boulot. Le confinement a été une sorte de déclic. C’était un alignement des planètes. Je me suis dit : tu verras bien. Depuis, c’est le bonheur !

 

Mahéva de la pizzeria La Bonne Mère, 2020. ©Agathe Hernandez.

– Ton premier souvenir culinaire marseillais

J’en ai deux, c’est difficile de choisir. Le premier souvenir marquant, c’est la pizza de La Bonne Mère. Je ne connaissais pas du tout Mahéva. J’avais pris la Marius… Je me rappelle la pâte, la sauce tomate, les gros morceaux de parmesan. Rien à voir avec les pizzas parisiennes. Jéjé rajoute souvent un peu de pistou qui donne le goût provençal que tu n’as pas à Paris.

Deuxième souvenir marquant, et régressif cette fois : les moules sauce aïoli chez Paulette, sur la plage. C’est un lieu hyper touristique, mais c’était fin mai ou début juin. J’avais choisi les moules façon Mamie Paulette avec les panisses. Le tout accompagné d’une bouteille de rosé et servi sur une petite table à même le sable. Simple et incroyable : une tuerie. Mais subitement un orage a éclaté. Quitte à être mouillée, valait mieux être dans l’eau. Je suis allée me baigner sans oublier de protéger les moules en les mettant sous la table. L’orage s’est calmé, et on a pu continuer la dégustation des moules de Mamie Paulette ! Ce genre de moment entre amis, c’est Marseille pour moi.

Agathe et sa grand-mère sur le tournage d’une petite série de vidéos diffusées sur France 5 dont Agathe a été la co-directrice artistique.

– Les chef•fe•s qui t’inspirent le plus

Mahéva de la pizzéria La Bonne Mère. Elle, c’est une cuisinière. Je trouve ce mot plus affectueux que chef dans lequel il y a une glorification liée au statut. Elle fait un plat de ouf avec très peu de choses. Tout est dans l’assaisonnement, la cuisson, la mise en valeur des produits, l’art de recevoir. Être heureux d’avoir des gens à table qui sont eux-mêmes heureux de manger. Elle aime passer des heures en cuisine. Mahéva est humble, y a pas de chichi dans sa cuisine.

Ma grand-mère. Parce que c’est la personne qui m’a fait aimer la cuisine. Tous mes souvenirs de kiffes culinaires et de goût, c’est elle. Ce sont des marqueurs forts de la personne que je suis aujourd’hui. Elle est provençale, italienne et monégasque. Ses recettes sont originales dans le sens où elle a toujours adapté les recettes traditionnelles de ces différentes régions. Elle a en commun avec Mahéva de savoir faire une cuisine simple et délicieuse, souvent à partir de plats pauvres.

Ensuite, je pense à Dominique le Stanc, à Nice. Il avait fait un pop up « pâtes au pistou » chez l’Ideal, il y a 2 ans. Oufissime. Il a du charisme sans être pédant. J’aime cette cuisine de maison travaillée.

Café et pain grillé. © Agathe Hernandez

– Les produits ou condiments dont tu ne pourrais pas te passer

La sauce soja, j’ai un petit problème avec ça. Je m’en sers comme du sel, dans la cuisson des viandes, dans les pâtes au beurre. Je peux manger du riz avec du soja et rien d’autre. Et le parmesan, pareil. Une bonne combo : des nouilles Soba avec du parmesan et du soja ! La tomate est un de mes fruits/légumes préférés, surtout celles du jardin de ma tante. Et en sauce tomate l’hiver. Ce qui me fait penser aux pâtes, que j’aime avec n’importe qu’elle sauce ! J’aurais du mal à m’en passer. Je les choisis de bonne qualité mais je peux les faire moi-même quand j’ai du temps. Sans oublier : le café (x5 par jour !). C’est le kiffe du matin, de la fin de repas, le café-clope… J’aime son goût et la façon de le consommer.

Marché aux poissons du Vieux-Port. ©Agathe Hernandez.

– Ta very short list d’adresses pour faire tes courses

Je vais régulièrement aux Pissenlits pour les fruits et légumes, le yaourt… C’est la base de mes courses. Le lieu est cool et les fondateurs adorables. À deux minutes de chez moi, j’ai la laiterie marseillaise. Et pour le pain, je vais chez Pain Pan ou Dame Farine. Le mercredi, je ne rate pas le marché du Cours Julien pour les huîtres, les poissons, le sel, la boucherie-camion tenue par un couple d’éleveurs chez qui je prends les boulettes à la viande d’agneau, le jambon au torchon…

Dès que je peux, je vais aussi au marché aux poissons sur le port. Avec Christian Qui, j’ai rencontré deux pêcheurs qui pêchent du bon poisson. Et Deep pour le café en grains.

À Marseille, j’ai facilement accès à des producteurs et produits locaux. J’arrive à ne pas aller dans le supermarché. Les adresses de bouche sont moins éparpillées qu’à Paris. Dépenser dans les bons produits, pour faire vivre des gens qui font des choses bien et qui savent travailler. C’est une satisfaction.

Le Hot Fish du restaurant Cédrat. ©Agathe Hernandez

– La rencontre en cuisine qui t’a le plus marquée récemment

Eric Maillet du restaurant Cédrat. Il fait, en ce moment, un Hot Fish qui est une version mer du hot dog dans lequel il met une saucisse de poisson avec, en autres saveurs, un aïoli safrané. C’est un travail de ouf avec plus de dix ingrédients dedans pour un résultat hyper bon. Eric est très simple, passionné, il adore expliquer ce qu’il fait tout en restant très discret. Il mérite d’être plus mis en lumière par ce qu’il fait un excellent travail. Et puis, on est de la même génération. Ça nous fait pas mal de références communes.

 

Le pique-nique idéal d’Agathe. ©Agathe Hernandez.

 

– Le pique-nique idéal

Facile à manger : un jambon-beurre maison. Mais avec des bons produits + de la mayo maison + des cornichons + du fromage. Bon, c’est pas tout à fait un jambon-beurre… ! Pour un pique-nique plus posé : des oeufs mayo, des huitres et tielles au poulpe – c’est une spécialité culinaire de la ville de Sète. Avec une bouteille vin blanc et des bons fromages. Quand je manque de temps, je vais chez Maison Geney.

 

Le pêcher mignon d’Agathe : les dates fourrées aux noix et à la pâte d’amande que l’on mange pour les fêtes dans le Sud. ©Agathe Hernandez

– Ton pêcher mignon couleur locale

Je suis une très grosse fanatique du sirop d’orgeat et du PAC à l’eau. Je peux en boire des quantités astronomiques. Donc, la Mauresque fait forcément partie de mes gros kiffes de l’été. Je peux ajouter aussi les brioches à la fleur d’oranger de la Maison St Honoré, à Saint Victor. Et à Noël : j’ai un gros faible pour les dattes fourrées aux noix et à la pâte d’amande.

– Ta destination de rêve pour un voyage culinaire

Je n’ai pas énormément voyagé : donc ce serait l’Italie. Pour les pâtes, les pizzas, les glaces, les plats de viandes et de poissons… Tout me fait envie. ET le Japon. L’immense variété de la cuisine japonaise, comme de la cuisine italienne est un critère essentiel dans mes choix.

– Un secret bien gardé

La pâte au four de ma grand-mère. J’ai toujours cru que c’était d’ici mais en fait c’est une recette anglaise ramenée par une de ses cousines. C’est entre la frite et la panisse. Ses oeufs au plat bien baveux avec beaucoup de beurre et pas d’huile pour la cuisson. Et la technique de cuisson des pâtes de Mahéva : 1 litre d’eau pour 100 g de pâtes et 10g de sel. Simple mais faut le savoir !

La vaisselle chinée de 3615 Buffet ©Agathe Hernandez

L’Instagram d’Agathe Hernandez 

 

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