Erika Negrel, un regard éclairé sur l’art contemporain

Le week-end dernier démarrait la nouvelle édition du Printemps de l’art Contemporain à Marseille. L'occasion pour Tchikebe de confier une carte blanche à Tania Mouraud. Et l'occasion pour nous d'interviewer la brillante Erika Negrel après son arrivée chez Tchikebe aux côtés de Julien et Olivier Ludwig-Legardez.

Le week-end dernier démarrait la nouvelle édition du Printemps de l’art Contemporain à Marseille. L’occasion pour Tchikebe de confier une carte blanche à Tania Mouraud à voir jusqu’au 12 août. Et l’occasion pour nous d’interviewer la brillante Erika Negrel après son arrivée chez Tchikebe aux côtés de Julien et Olivier Ludwig-Legardez. 

En 2003, Erika fait ses armes chez Triangle à Marseille, puis à Brooklyn dans la galerie Parker’s Box en 2005. En 2008, elle coordonne et développe le réseaux Marseille Expos, met en place le premier Printemps de l’Art Contemporain avant d’intégrer en 2010 les Ateliers d’EuroMéditerranée au sein de Marseille-Provence 2013. Un parcours sans faute qui la conduira à diriger l’association Voyons Voir à Aix-en-Provence pour rejoindre cette année l’Atelier Tchikebe. 

Elle nous livre ici son regard éclairé sur la scène artistique marseillaise. 

Samedi 7 mai, vous présentez l’exposition de Tania Mouraud, une artiste majeure de la scène française. Comment s’est passée la rencontre entre l’Atelier Tchikebe et Tania Mouraud ? 

Julien et Olivier Ludwig Legardez (les deux frères à l’origine de l’atelier) avaient déjà eu l’occasion de collaborer avec elle l’année dernière pour une édition de la collection Quality Prints. Pour cette exposition, ils lui ont proposé de créer des formats remarquables et inédits et sur des supports qu’elle n’avait jamais utilisé comme le verre acylique, le verre ou l’aluminium…  Ils ont développé avec elle des protocoles  de travail et ont permis la réalisation d’œuvres pérennes ce qui est complètement inédit dans son travail. 

Depuis son ouverture en 2009, l’Atelier Tchikebe n’a cessé de s’agrandir en passant de 20m2 à 400m2 aujourd’hui. Comment tu expliques cette belle progression ? 

À partir de leur savoir-faire solide, Julien et Olivier cherchent constamment à dépasser ce que la technique permet d’offir en sérigraphie et ont continuellement gagné en qualité et en ambition. Ils ont souhaité également rendre accessible et démocratique l’art contemporain notamment avec la collection de sérigraphies d’artistes « Quality Prints » réalisée en 2015 avec notamment Gilles Barbier, Gianni Motti, ou encore Julien Nédélec et Taysir Batniji etc…, et édités au format 50×70 en 100 exemplaires signés, numérotés et mis en vente au prix unique de 100 euros. La carte blanche confiée à Tania Mouraud en est aussi un parfait exemple. L’atelier a réellement franchit un cap en terme de développement  avec cette nouvelle exposition qui propose des pièces uniques ou des multiples originaux en 3 ou 8 éditions d’une artiste reconnue. 

Quel rôle joue-tu au côté des artistes et au sein de l’Atelier ? 

Je suis un peu un couteau suisse ! Plus sérieusement, j’accompagne depuis plus de 10 ans les artistes dans l’émergence de nouvelles productions ce qui implique de pouvoir développer les projets depuis leur conception jusqu’à leur promotion en passant par la production, l’étape qui m’anime le plus. J’aime mettre en contact les bonnes personnes, accompagner la naissance d’un projet et l’inscrire dans un schéma fonctionnel. Je ne suis pas une théoricienne, ce qui m’anime c’est de pouvoir créer des synergies autour des artistes et des oeuvres. 

Après avoir participé activement à la structuration du réseau Marseille-expos et au lancement du Printemps de l’art contemporain en 2009, quel regard portes-tu sur la scène actuelle ?  

Avec le PAC et Artorama, Marseille a aujourd’hui deux temps forts sur lesquels on arrive à faire bouger du monde, des collectionneurs et la presse. Les politiques doivent prendre conscience que l’art contemporain est un vecteur de rayonnement et d’attractivité de la ville. Et nous devons-nous demander comment passer à un fonctionnement avec une économie privée, comment impliquer les TPE et PME dans cette aventure. La Capitale européenne a su prouver que nous étions capables de fédérer des forces complémentaires pour le développement de notre territoire et j’ose croire que nous saurons établir cette relation de manière plus pérenne. Marseille reste un territoire d’expérimentations qui offre des possibilités et un environnement fécond pour la création et où les artistes aiment venir. La scène art contemporain de Marseille est constituée en grande majorité par des associations qui sont très engagées… et qui sont également fragilisées par le manque de ressources.

Aussi, j’ose croire qu’avec l’annonce de Manifesta nous profiterons d’un sursaut d’intérêt par les collectivités et que nous saurons engager des partenariats privés avec le réseau économique local afin de renforcer la scène marseillaise et de prouver que Marseille est une terre de création et riche d’innovation.


Atelier Tchikebe
Exposition « New Works » de Tania Mouraud – Du 7 mai au 12 août 2016
34 boulevard National, 13001 Marseille

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